Cet été, un collaborateur des Patrinautes est allé visiter la caverne du Pont d’Arc et nous en a fait un compte-rendu.
La grotte
Ce site, mieux connu sous le nom de grotte Chauvet, est un immense centre d’interprétation consacré à la grotte et son contexte de l’Aurignacien. La grotte, datée d’il y a 36 000 ans, a été découverte par trois spéléologues en 1994. La grotte est immense et les décors sont organisés en trois grands ensembles que l’on peut visiter virtuellement sur le site archéologie.culture.fr. Vous avez le choix entre une visite libre et une visite guidée. Vous pouvez aussi voir une série de photos sur le site web de la caverne du Pont d’Arc, ici.
Les différentes techniques employées pour le dessin des 1000 représentations recensées sont exceptionnelles. On y reconnaît, dans l’ordre quantitatif, des lions, des mammouths, des rhinocéros, des chevaux, des bisons, des bouquetins, des ours, des rennes, des aurochs, des cerfs mégacéros, des cerfs, et enfin, une panthère, un bœuf musqué et un hibou, qui sont les seules représentations connues à ce jour dans l’art pariétal. Les animaux sont très variés et chaque animal est bien représenté. Celui qui domine est le lion avec 18 % des espèces identifiées, suivi par le mammouth et le rhinocéros avec 15% chacun, puis les chevaux avec 9 %… A titre de comparaison, dans la grotte de Lascaux, le cheval est l’animal le plus représenté avec 60 % des effectifs et à sa suite, le cerf, l’auroch et le bison. Plus rarement on y trouve des félin, un oiseau, un ours et un rhinocéros.
On le voit les programmes décoratifs des deux grottes sont complètements différents, ce qui fait la richesse de ces découvertes et de l’art pariétal en général. Mais ce qui leur est commun, c’est la fonction de sanctuaire souterrain et non d’habitat, c’est l’investissement d’une communauté pour orner cet espace dans un programme pensé et réfléchi qui devait transcrire leur pensée, leurs mythes.
La visite du site Chauvet Vallon-Pont d’Arc.
Avec l’expérience des dégradations dues aux visites qu’a subit la grotte de Lascaux, d’emblée, la grotte Chauvet n’a pas été visitable par le grand public et une réplique a été envisagée. Celle-ci est reconstituée dans un bâtiment moderne, construit au sein d’un vaste parc boisé dans lequel on trouve également une exposition sur le Paléolithique à l’époque aurignacienne, la Galerie de l’Aurignacien, exposant le contexte de la grotte ; des salles pédagogiques pour les ateliers et l’accueil des scolaires, un restaurant, des kiosques découverte disséminés dans le parc et un campement paléolithique.

L’entrée de la caverne

Un bâtiment futuriste!

Les panneaux extérieurs
L’ensemble bénéficie des moyens modernes de muséographie avec de nombreux panneaux interactifs, dont une partie adressés spécifiquement aux enfants (à partir 5/6 ans) et mis à leur hauteur.

Pour les enfants

Pour les plus grands

Les scènes de vie de la période

La faune locale
ATTENTION, comme à la grotte de Lascaux, la caverne se visite en groupes guidés et il faut réserver son créneau horaire à l’avance, le mieux étant la veille.
La visite commentée est très intéressante, le personnel qualifié. Un casque audio est fourni à chaque visiteur afin de suivre la visite du guide plus confortablement, sans que celui-ci ait à parler fort ou crier. Les techniques utilisées pour la reproduction des œuvres sont les même que celles employées 36 000 ans plus tôt.
Enfin, pour la partie plus prosaïque : le site est bien pourvu en commodités : toilettes, nurserie.
Une boutique bien achalandée ainsi qu’un restaurant complètent l’offre.
L’ensemble du site est accessible pour les handicapés et plusieurs dispositifs leur sont destinés. Nous applaudissons parce que ça n’est pas le cas partout !!!
Le tarif d’entrée est de 13 euros et gratuit pour les moins de 10 ans, ce qui est appréciable quand on veut visiter en famille.
Notre correspondant a été éminemment satisfait de sa visite et la recommande chaleureusement !!
Glossaire
On confond souvent art pariétal et art rupestre : l’art pariétal concerne les peintures et gravures réalisées dans une grotte, tandis que l’art rupestre concerne les gravures (plus fréquemment retrouvées) et les peintures exécutées en extérieur, sur des rochers le plus souvent.